Depuis le début de la crise sanitaire, le secteur du e-commerce ne cesse de prendre de l’ampleur. Face aux nouvelles habitudes des consommateurs, les entreprises n’ont d’autres choix que de s’adapter et proposer toujours plus de ventes en ligne. Un phénomène obligeant les dirigeants à augmenter de taille leurs locaux et notamment leurs entrepôts. Face à une telle envolée des bâtiments logistiques, le Sénat s’inquiète de l’impact environnemental que leur installation pourrait produire.
Le marché de l’immobilier logistique s’envole
Selon un rapport de la Fevas, publié en fin d’année 2021, les ventes sur internet ont atteint 112,2 milliards d’euros, enregistrant une progression de 8,5 % par rapport à 2019. Un taux de croissance considérable, témoignant d’un engouement sans précédent des consommateurs pour les solutions de vente en ligne. En effet, la crise sanitaire semble avoir durablement changé les habitudes des Français, devenus beaucoup plus casaniers depuis le premier confinement. Par ailleurs, les consommateurs sont nombreux à définir la vente en ligne comme un moyen simple, confortable et efficace de faire ses achats. Dans une société où tout va extrêmement vite et où l’on doit se montrer performant à chaque instant, l’achat sur internet représente un gain de temps considérable pour la population.
La hausse du e-commerce n’est pas sans conséquences pour les entreprises qui doivent s’adapter très rapidement pour suivre la cadence. Devant l’utilisation des boutiques en ligne toujours plus croissante des consommateurs, de nombreux commerces se voient obligés d’investir dans des entrepôts ou d’en louer de nouveaux. Car, en effet, pour pouvoir passer à du commerce en ligne et livrer au plus vite, les entreprises doivent organiser une nouvelle chaîne d’approvisionnement et constituer davantage de stocks. Des besoins qui ravissent le secteur de l’immobilier et qui permettent au secteur du transport routier en Belgique et en France, de fonctionner. La ruée vers les bâtiments logistiques depuis 2021 est considérable, à tel point que les loyers se voient parfois augmentés de 10 %. Parmi les entreprises à la recherche d’entrepôts, on retrouve tous types de commerces, mais également des géants de la grande distribution.
Loi climat : le Sénat réagit face à la montée des constructions
Si la construction massive d’entrepôts n’est pas sans conséquence pour les commerces, elle ne l’est pas non plus pour l’environnement. Face à l’envolée du marché des bâtiments logistiques, le Sénat s’alarme et rappelle aux investisseurs l’existence de la Loi climat, visant notamment à réguler l’artificialisation des sols. L’artificialisation est définie par une altération des sols et de leurs propriétés biologiques, hydriques et climatiques, et par l’annihilation de leur usage dans le domaine de l’agronomie. Votée en août 2021, la Loi climat vise à protéger l’environnement et, dans le cas présent, à réduire l’installation de plus en plus massive d’entrepôts. Ainsi les bâtiments logistiques d’une surface supérieure à 5 000 mètres carrés sont soumis à autorisation, une mesure excluant les entrepôts installés sur des friches.
La ministre, Emmanuelle Wargon, indique qu’il ne s’agit pas de faire disparaître le commerce en ligne, mais de réduire et de contrôler son impact. Grâce à la Loi climat, le gouvernement entend diviser par deux l’artificialisation des sols par rapport à la précédente décennie, dans le but d’atteindre un objectif de zéro artificialisation nette d’ici à 2050. À noter que l’impact environnemental n’est pas le seul problème que représentent de telles installations, les riverains étant également particulièrement tristes de voir les paysages se modifier et gênés par l’ambiance sonore qu’elles occasionnent.
Pour le gouvernement, l’article 101-2-1, luttant contre l’artificialisation des sols, vise à rechercher un équilibre entre :
- Le renouvellement urbain,
- L’optimisation de la densité des espaces urbanisés,
- La protection des sols et espaces naturels, forestiers et agricoles,
- La préservation de la biodiversité et de la nature en ville, ainsi que sa restauration,
- Et la renaturation des sols artificialisés.